Ce système dérègle les rythmes corporels et ne permet pas l'épanouissement d'une vie affective et familiale normale.
Ce système est adopté à la machine pour lui permettre de tourner en permanence. C'est une adaptation ultime de l'humain à la machine productive, à l'impératif d'emploi.
Wikipédia décrit les conséquences pour la santé de cet aheûrage extrême:
Les horaires irréguliers et le travail de nuit sont des causes de perturbation du sommeil et du système hormonal (normalement réglé sur le rythme biologique et le rythme nycthéméral1).
Les travailleurs concernés ont plus de risques d'hypertension artérielle et de perturbations lipidiques, ce qui accroit le risque de maladie cardiovasculaire.
Les éclairages nocturnes puissants pourraient aussi perturber la sécrétion de mélatonine, hormone connue comme « hormone du sommeil », mais qui contrôle aussi une grande partie du système hormonal humain.
La sécrétion d'insuline pancréatique (hormone contrôlant le métabolisme glucidique) a également plus de risque d'être perturbée (stade intermédiaire de prédiabètique caractérisé par une hypersécrétion d'insuline et une baisse de sensibilité à cette hormone)1 ;
L'Inserm a confirmé2 en 2012 (à partir d'un suivi1 sur 2 ans de 200 ouvriers travaillant en usine, dont pour moitié en 3x8) un risque plus élevé de syndrome métabolique pour les employés postés en « trois huit » (taux de triglycérides plus élevés et/ou taux d’HDL cholestérol plus faibles), ainsi qu'un risque de développer une résistance à l’insuline.
L'ensemble de ces symptômes pourraient être liée à la perturbation du rythme circadien. Pour Yolande Esquirol coauteur de cette étude, ces résultats « incitent à un dépistage plus précoce de sensibilité à l’insuline chez ces individus afin de mettre en place des actions préventives de promotion de la santé comme la modification de facteurs nutritionnels, la pratique d’activité physique de loisirs, l’adaptation des rythmes de travail et une hygiène du sommeil ».L'organisation du travail en 3X8 fait partie des modes de production en poste de travail ou en pause.
Ces formules intensives correspondent à des modes de production qui travaillent en continu, c'est-à-dire où l'arrêt des équipements n'est pas souhaité pour des raisonsUne organisation salariale de la production rendrait le recours à ces pratiques rarissimes au vu de leur coût pour la santé des travailleurs.
- techniques : le coût de l'arrêt est élevé ou l’arrêt oblige à des opérations lourdes ou malaisées ;
- économiques : le volume de production recherché est maximal pour dégager un prix de revient de fabrication minimal.
- liées au marché : une forte demande temporaire réclame un accroissement de volume sans que celui-ci soit suffisant pour justifier l'achat d'une machine supplémentaire ou le recours à la sous-traitance extérieure .
- Esquirol Y, Bongard V, Ferrieres J, Verdier H, Perret B.Shiftwork and Higher Pancreatic Secretion : Early Detection of an Intermediate State of Insulin Resistance ? Chronobiology International, édition en ligne, septembre 2012.
- Communiqué INRERM ; Travail posté en "trois huit" : un risque plus élevé de syndrome métabolique [archive] ; 10 octobre 2012