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- Pour les médias
Dans les médias dominants, ce concept est volontairement assimilé à la concurrence entre les travailleurs. Dans cette acception captieuse, la compétitivité signifie concrètement pour les producteurs:
- une baisse des salaires
- une baisse ou une suppression des salaires sociaux
- une augmentation de la durée d'emploi hebdomadaire et annuelle
- une dégradation des conditions de travail
- une dégradation de la vie privée par manque de temps en famille, avec les amis
- une dégradation de la santé sous la pression d'un monde de l'emploi devenu stressant
- un chômage de masse
- un accaparement de la liberté de travail par l'emploi
Mais la compétitivité dans le sens de concurrence entre travailleurs est un jeu à somme nulle: tous les salaires baissent, l'emploi augmente et, comme toutes les entreprises ont les mêmes pratiques, aucune d'entre elle n'engrange de bénéfices. La pratique de la concurrence entre travailleur déprime la demande liée aux salaires et provoque une crise de surproduction.
- En termes économiques
(1)
avec V=Valeur ajoutée et t le temps en question
C sera donc défini comme la compétitivité
Par ailleurs, la valeur d'échange est issue du temps humain. Par le jeu de la concurrence, cette valeur d'échange sera toujours proportionnelle au temps de travail.
soit k, le coefficient de proportionnalité entre le temps humain et la production de valeur, nous avons
(2)
Pour comprendre ce qu'est ce coefficient k, il nous faut réfléchir à la façon dont la valeur se réalise. Le total de toutes les valeurs réalisées sera égale au total des dépenses de consommation. Ce que les valeurs produites valent équivaut à ce que les consommateurs dépensent en tout. Nous résonnons selon un modèle économique global, nous résonnons en terme d'économie politique telle que définie par Rosa Luxemburg.
Parmi ces dépenses, nous avons:
- Les salaires (S) moins l'épargne, soit les salaires multipliés par (1- taux d'épargne salarial, Ts)
- Les investissements (I)
- La partie dépensée des profits (P) par les propriétaires lucratif, soit les profits multipliés par (1 - taux d'épargne investisseurs, Ti)
(3)
Pour chaque cycle (mettons annuel, le problème est le même pour quelque unité de temps aux variations saisonnières près) n, nous aurons une création de valeur, une valeur ajoutée qui sera constituée des salaires du cycle n, des profits du cycle n et des investissements du cycle n.
(4)
et, partant,
(5)
soit respectivement, la partie réalisée du capital du cycle n sous ses différentes formes et la partie thésaurisée de ce capital.
La partie du capital réalisée le sera lors du cycle suivant, n+1 et sera la base du nouveau cycle de valeur ajoutée. On voit que la valeur ajoutée dépend (de manière inversement proportionnelle) du taux d'épargne.
Quant à la question qui nous occupe, celle de la productivité, de la valeur ajoutée produite par l'emploi, le total des valeurs ajoutées créées par l'emploi ne dépend donc pas de la manière de travailler, de la baisse du coût du travail ou de l'augmentation de production par unité de temps mais elle dépend du taux de réalisation des différentes formes de capital.
Le fait d'augmenter la productivité du travail, la quantité de biens et de services produits par unité de temps, n'affecte pas la valeur ajoutée produite puisque celle-ci dépend de quelque chose qui n'a rien à voir, le taux de réalisation du capital d'un cycle.
Ergo la compétitivité est non seulement une pratique humainement et écologiquement criminelle mais, en plus, elle est infondée en termes économiques.