Dîme

La dîme est l'équivalent du surtravail ou du taux de profit dans l'ancien régime. Les serfs devaient verser un dixième (decima parte) de leur récolte, du fruit de leur travail à leur église. Elle a aujourd'hui été remplacée par l'impôt du culte dans certains pays.

Ces droits peuvent sembler exorbitants mais étaient, en proportion, infiniment moins élevés que le surtravail de l'emploi - de l'ordre de 100%, c'est-dire équivalent à cinq dîmes cumulées - ou que le taux de profit tel que nous l'avons défini dans l'emploi - de l'ordre de 400%, c'est-à-dire l'équivalent de huit dîmes.

Mais la dîme, elle, était perçue sur une base volontaire. On peut en conclure que l'église catholique au Moyen-Âge était moins sectaire, moins vorace ou moins dangereuse que ne l'est la secte libérale actuelle puisque le surtravail capitaliste n'est pas perçu sur une base volontaire mais contrainte - quelle que soit l'opinion de l'intéressé par rapport à ce mode de production.

Réjouissons-nous que, entre le servage et l'emploi, on ait tout de même aboli le droit de cuissage (qui n'a jamais existé juridiquement) ou le contrôle des flux de population (qui existe toujours). Ces derniers points sont tout de même à nuancer: dans la restauration, il est fréquemment exigé des prestations d'un ordre particulier envers les clients, la promotion canapé constitue parfois le seul moyen d'obtenir un emploi dans un contexte de chômage de masse et la prostitution elle-même n'est pas toujours le fruit d'une vocation (voir cet article).

Quand les ecclésiastiques manquaient à leur 'noblesse', aux devoirs moraux qu'impliquaient leurs privilèges, leur fonction, les jacqueries se chargeaient de les leur rappeler à grand fracas.

Petit rappel de Wikipédia (je cite):

En Europe, des granges aux dîmes ont été construites dans les villages afin de stocker la dîme, impôt de l'ancien régime portant principalement sur les revenus agricoles collectés en faveur de l'Église catholique romaine (...). Le prêtre ou le collecteur percevait la dîme (...) L'obligation de la dîme est généralement acquise par achat, don à l'église, ou lorsque l’arrangement est trouvé. (...)

Qui perçoit la dîme ?

La dîme correspond à une certaine part de la récolte (la part variant d'un évêché à l'autre et même d'une paroisse à l'autre, voire parfois à l'intérieur d'une même paroisse). Le taux était élevé dans le sud-ouest de la France (jusqu'au huitième), et en Lorraine (jusqu'au septième). Il était du onzième en Normandie, du treizième dans le Berry, du seizième en Nivernais, du cinquantième en Flandre maritime, presque aussi faible en Dauphiné et en Provence. En règle générale, 1/4 de la dîme revenait à l’évêché et les 3/4 restants à la paroisse.