Les salariés du privé et du public sous contrat d'emploi sont affiliés à la CNSS (la caisse nationale de sécurité sociale). Le dispositif de l'AMO (l'assurance santé obligatoire) a été mis en place en 2006 et est encore en phase transitoire.
La sécurité sociale est intégralement financée par les cotisations. Il s'agit donc d'un modèle purement bismarckien. Les cotisations s'élèvent à 24% du salaire brut - ce qui est encore très insuffisant mais constitue un bon début.
Les prestations comprennent aussi bien les soins de santé (mais très mal remboursés), les pensions, l'invalidité, l'assurance maternité.
Cette sécurité sociale fonctionne selon un modèle très prometteur mais demeure très insuffisante en quantité et en qualité. Elle exclut le chômage ou les congés payés, elle n'indemnise que très partiellement l'invalidité ou les accidents de travail.
Par contre, les retraites sont relativement intéressantes: au bout d'une dizaine d'années, le travailleur ouvre des droits à une pension à partir de ses soixante ans. Un droit qui ferait rêver dans la plupart des pays européens même si les montants sont proportionnels au salaire qui demeure faible.
C'est surtout l'emploi informel qui constitue un frein (comme en Afrique du Sud) à la cotisation et au salaire social.
Comme ailleurs, la sécurité sociale est assiégée par les réformateurs (voir ici) de la cour des comptes. Si les retraites sont en déficit, il suffit d'augmenter les cotisations et les comptes reviennent à l'équilibre.