Empire Romain - les julio-claudiens


L'ensemble des articles sur l'antiquité en PDF ici 

Notes: 
  1. Les dates avant notre ère sont notées BC (before Christ) et celles de notre ère sont notée AD (anus dei) pour des raisons de simplicité.
  2. Nous avons tiré les événements concernant l'Empire romain de Rostovsteff, L'histoire économique et sociale de l'Empire Romain, nous ne partageons pas toutes ses options historiques mais utilisons le formidable travail de synthèse qu'il a fait.

 

 III Les Julio-Claudiens après Auguste (14 AD - 68 AD)


Les empereurs étaient nommés par l'armée et, notamment, par la garde prétorienne. Ils tiraient leur légitimité de leur popularité auprès de l'armée même si, légalement, c'est encore le sénat et le peuple romains qui leur donnaient cette légitimité.

Règnes arbitraires, cruels, brutaux (Néron est le dernier de la liste). Vies privées dissolues. Efforts pour développer le culte impérial. Développement de la bureaucratie, concentration du pouvoir dans les mains de l'empereur.

Les empereurs, héritiers de Cléopâtre et d'Antoine, vainqueurs des guerres civiles, étaient infiniment plus riches que ne l'était le sénat romain et son pauvre trésor public. Ils assuraient eux-mêmes, sur leurs deniers, les dépenses d'intérêt public - notamment en ayant recours à l'évergétisme. Les finances de l'État deviennent un pouvoir discrétionnaire de l'empereur.

De même, les provinces tombent également sous la coupe de l'empereur qui contrôle les procurateurs, les gestionnaires de domaines. Les agents impériaux en poste se multiplient. Les gouverneurs provinciaux - nommés par le sénat - sont de facto choisis par l'empereur. Émergence d'une classe bureaucratique impériale.

Au niveau économique, la déliquescence morale des élites va de pair avec un libéralisme non interventionniste.

Les provinces prennent de l'importance économique, la vie urbaine s'y développe. Émergence d'une bourgeoisie citadine, de propriétaires fonciers, de négociants, d'industriels urbains. L'économie rurale provinciale s'aligne sur le capitaliste agraire italien. Les industries se déplacent vers les provinces.

Quand Néron se suicide, la guerre civile reprend. Différentes factions de l'armée sont déchirées entre différents partis: les prétoriens à Rome tout puissants suscitaient l'envie de leurs coreligionnaires. Les armées provinciales se soulevèrent donc et choisirent leur propre empereur.

Par la suite, l'armée va se provincialiser, ce qui évitera toute prolétarisation de ses corps constitutifs.

Les grands domaines s'étendent aux Provinciae. Les domaines de taille moyenne disparaissent. L'agriculture italienne se tourne essentiellement vers le blé parce que l'administration en est plus facile. Les tributs en blé des provinces sont dévolus à l'armée, à la plèbe romaine ou à la discrétion des empereurs qui le vendaient sur les marchés. L'administration de la distribution des céréales dans les cités de l'Empire prend de l'importance.

Les empereurs accumulent les domaines - les familles sénatoriales les plus riches sont exterminées sous Néron. La plupart des riches léguaient une partie de leur bien à l'Empire (c'est-à-dire à l'empereur) pour pouvoir en léguer une partie à leur famille.

Les biens fonciers se concentrent dans les mains de l'empereur. Difficultés d'organisation desdits biens.

La classe des affranchis (Caesari Servi et liberti Augusti) monte en puissance alors que l'ancienne aristocratie disparaît. Une bourgeoisie bureaucrate émerge et se forme.

La concentration foncière exile les anciens paysans dans le prolétariat urbain qui se métisse, devient cosmopolite sous l'effet des migrations au sein de l'Empire. L'armée devient la planche de salut pour les miséreux urbains.