Holacratie (gouvernance d'entreprise)

L'holacratie est utilisée dans l'entreprise lucrative comme mode de gestion du personnel et de la production. Il s'agit d'avoir des équipes autonomes, au sens propre, c'est-à-dire des équipes qui se donnent leurs propres principes de fonctionnement reliées à la direction dans un lien de subordination.

Voyons, en citation, ce que Wikipédia en dit:
L'holacratie est un système organisationnel de gouvernance qui permet à une organisation de disséminer les mécanismes de prise de décision au travers d'une organisation fractale d'équipes auto-organisées. Elle se distingue donc nettement des modèles pyramidaux top-down1.
(...)

Le terme holacratie est dérivé de celui d'holarchie inventé en 1967 par Arthur Koestler dans son livre The Ghost in the Machine. Une holarchie est composée de holons (grec: ὅλον, forme neutre de ὅλος, le "tout") qui sont des entités autonomes et indépendantes mais qui sont reliées à une entité supérieure dont elles font partie. Une holarchie est donc une hiérarchie d'éléments auto-régulés fonctionnant à la fois comme entités autonomes et comme parties d'un tout dont elles sont dépendantes3. Cette vision organique des organisations humaines est fréquemment comparée aux cellules d'un organisme qui sont à la fois autonomes et dépendantes de cet organisme qu'elles contribuent à édifier. 

Dans le toyotisme, par exemple, les différentes équipes gèrent leur production en toute liberté, reliées à la seule direction, d'une part, et d'autre au principe de plus-value, de rentabilité dans le temps comme mode de production.

L'holacratie, le "pouvoir du tout" vend une image de liberté, d'indépendance et d'autonomie alors que le lien de subordination demeure et, surtout, que la liberté sert à augmenter une productivité sur le principe de laquelle les équipes ne sont pas amenées à se prononcer. C'est dire que l'holacratie organise des collectifs de travail qui ne choisissent ni le cadre de travail, ni le but du travail, ni les fins du travail en emploi. L'holacratie organisent des équipes libres pour servir les intérêts et les objectifs d'une direction détentrice exclusive des droits sur ladite production produite en toute liberté.

L'holacratie, la gouvernance d'entreprise, c'est le droit des poules à organiser leur engraissement au mieux pour se préparer à l'abattoir sans qu'elles puissent jamais décider d'aller ou non à l'abattoir, de s'engraisser ou non.

L'holacratie ne touche pas aux seules entreprises. Elle inspire aussi le blabla pseudo-technique de tous les principes de gouvernance. A priori, il peut sembler compliquer de faire le lien entre les deux. Pourtant, si on compare la gouvernance en général et son avorton entreprenarial, on constate que les deux formes d'organisation de la décision permettent d'impliquer, de consulter, les acteurs concernés sur des points de détail tout en les maintenant hors de tout pouvoir de définition du cadre. Le cadre lui-même est posé par la direction, par la hiérarchie. Comme des réunions de "cercles" impliquent les différents acteurs dans des décisions tronquées, dans de fausses alternatives, elles permettent de faire entériner lesdites décisions par les membres des cercles. Il est difficile de rejeter une décision pour laquelle on a été consultés.
Dans le cadre de l'emploi, choisir la division du travail et l'organisation de l'équipe par les travailleurs leur fait entériner de manière pernicieuse le cadre, celui de l'emploi, de l'activité lucrative au bénéfice d'un propriétaire lucratif. 



Retrouvons Wikipédia:
Le fondement de la théorie holacratique repose sur la raison d'être de toute organisation humaine. L'holacratie distingue donc la raison d'être (superordonnante) des personnes qui vont apporter leurs contributions au travers de leurs compétences, aptitudes et potentiels en vue de satisfaire cette raison d'être. En vue de répondre aux exigences dictées par la raison d'être d'un organisme, celui-ci va se structurer en cercles. Chaque cercle a pour objectif de produire ses "redevabilités". Pour ce faire, il est lui-même dépendant de redevabilités produites par d'autres cercles dont il dépend. Chaque cercle dispose d'une large autonomie en vue de rencontrer ses objectifs. Chaque cercle dispose également de trois outils de coordination: la réunion de gouvernance, la réunion opérationnelle et la réunion debout. L'harmonique de ces différentes réunions se crée naturellement. L'objectif visé est une prise de décision s'accompagnant du zéro objection argumentée (mais le fait qu'il en subsisterait n'empêcherait pas la prise de décision). Ceci permet d'assurer un pilotage dynamique de l'action tandis qu'elle est en train de se déployer. Contrairement à la prévision-contrôle qui élabore un plan d'action, lance l'opération pour analyser ensuite les indicateurs qui avaient été préalablement déterminés en vue d'éventuellement modifier le plan initial par boucle de rétroaction. L'holacratie considère chacun des individus qui la compose comme un capteur, un senseur, susceptible d'émettre des signaux. Chacun des individus est orienté vers la production des redevabilités et par là, participe à la raison d'être de l'organisation. L'holacratie permet aux organisations qui y ont recours de bénéficier du savoir ambiant dans leur entreprise, de fonctionner avec davantage de transparence et de susciter plus de motivation dans le chef des travailleurs.
Pour résumer, l'holacratie organise une bureaucratie inflationniste de manière horizontale en apparence pour enregistrer (et amender les détails pour) les décisions de la hiérarchie. L'horizontalité de ce type d'organisation est un leurre, une arnaque, une imposture.

Ceci permet d'instiller une ambiance "cool", un paternalisme nouveau style et de naturaliser la domination en général et la convention capitaliste du travail en particulier.