Résumé
Dans cet article, nous rappelons que l'économie s'attache à produire de la VALEUR AJOUTÉE, pas des biens ou des services. Dans ce cadre, pour être plus productifs, nous prouvons qu'il faut donc augmenter globalement les salaires, notamment les plus faibles, et les investissements.
Si la productivité doit être utilisée comme argument (et c'est un argument discutable), elle ne peut donc l'être que pour augmenter la part salariale et, au sein des salaires la part des petits salaires.
L'augmentation des cadences, du temps de travail, la flexibilisation du travail, la dégradation des conditions de travail n'augmentent pas la valeur ajoutée produite et, partant, la productivité. Au contraire, comme ces mesures augmentent les dividendes non dépensées, elles ont tendances à diminuer la productivité.
Démonstration
En termes mathématiques, on dira que la productivité est la dérivée dans le temps de la valeur ajoutée, c'est-à-dire la production de valeur par unité de temps. Avec P= productivité, V= valeur créée et t= temps.
(1)
La fonction P(x) sera la pente de la fonction V(x) en fonction du temps. Si la production de valeur tend vers l'infini (P(x)=infini), la pente de V(x) tendra vers la verticale, si la production de valeur tend vers (P(x)=0), la pente de V(x) tend vers l'horizontale, s'il y a destruction de valeur, la courbe de V(x) descend (P(x)<0). Comme la productivité est la dérivée de la valeur créée, la valeur créée est l'intégrale de la productivité sur t.
(1Bis)
ou encore:
(2)
La valeur créée est égale à la productivité par unité de temps multipliée par le temps.
Pour une période donnée, nous avons.
(3)
On notera que pour un temps donné (mettons un an) ceci constitue le PIB.
La valeur produite provient de gens qui dépensent leur capital. Il s'agit de salariés qui dépensent leur salaire, d'industriels qui investissent ou d'épargnants qui rongent leur épargne. La valeur dépensée équivaut à la valeur produite. Elle provient de cycles antérieurs (pour faire simple, nous modélisons les dépenses comme issues du cycle antérieur, négligeant les effets cycliques transitoires). La valeur est proportionnelle à la valeur ajoutée antérieure réalisée, nous avons.
(4)
avec Ts= taux de réalisation, de dépense des salaires du cycle antérieur
avec Td=taux de réalisation, de dépense des dividendes du cycle antérieur
D=dividende du cycle antérieur
S= salaires (sociaux ou individuels, peu importe) du cycle antérieur
Avec (3) et (4), en prenant une durée de temps arbitraire, égale à 1 (un an, par exemple), nous avons.
(5)
et, donc, pour cette période arbitraire (et tous ses multiples, c'est-à-dire, pour n'importe quelle période), la productivité sera égale à cette somme.
Pour augmenter la productivité il faut donc:
- augmenter la part des salaires avec un Ts élevés, c'est-à-dire, notamment, des petits salaires
- augmenter les investissements
- diminuer la part des dividendes avec un faible taux de dépense (ou avec un taux élevé d'épargne).