- Histoire (voir l'article syndicat dont nous reproduisons en partie l'article)
Après la seconde guerre mondiale, en Belgique, la cogestion s'impose.
Des organes de gestion paritaires (syndicats-patronat) gèrent les
salaires sociaux obtenus par le mouvement social en contre-partie de la paix sociale.
Note sur la paix sociale:
la paix sociale consiste en un engagement réciproque entre les
travailleurs et les propriétaires des outils de production. D'un côté
les travailleurs se sont engagés à la paix sociale alors qu'ils étaient
armés, que les grèves générales se multipliaient et qu'ils occupaient
les usines à la Libération et que les autorités avaient été désarmées
par les circonstances. D'un autre côté, les patrons s'engageaient à
préserver les salaires de l'inflation, à garantir le plein emploi et à
socialiser une partie salaire par la sécurité sociale. Si les employés
ont respecté jusqu'à présent leurs engagements, force est de constater
que les patrons ont trahi leur parole et déclaré la guerre aux
travailleurs en diminuant les salaires, en diminuant les cotisations sociales
(et les prestations) et en créant le chômage de masse. Logiquement, les
travailleurs ne sont plus tenus par les engagements pris à la
Libération puisque la partie adverse a de facto dénoncé les siens.
Les
syndicats sont alors devenus des institutions légales, tout à fait
officielles, impliquées dans la
gestion d'une partie du salaire au nom
de celles et ceux qu'ils représentent, les producteurs.
Note
sur la cogestion: la cogestion du salaire social est un scandale
social. Les salaires socialisés, la sécurité sociale, ont été consentis à la place d'une augmentation de
salaire à la Libération. Les salaires sociaux dans tous les pays
Bismarkiens (France, Pays-Bas, Allemagne, Belgique) sont donc une partie
intégrante des salaires. On ne voit pas quelles obscures motivations
idéologiques ont amené à accepter que les patrons et le gouvernement
soient impliqués dans ce qui appartient en droit (et en comptabilité)
aux producteurs (employés, ouvriers, chômeurs, invalides et retraités).
Récemment, dans le cadre de la guerre aux salaires européenne, les conquis sociaux des producteurs ont été mis sur la sellette avec l'étonnante complicité des syndicats.
La
mise à sac de la sécu en Belgique a commencé dans les années 80 avec
l'instauration du statut cohabitant. Depuis, le chômage s'est 'activé',
c'est-à-dire qu'il est devenu toujours plus conditionnel. Cette mesure
avait été justifiée par le fait que vivre à plusieurs ... revient moins
cher. D'une ladrerie rare, cet argument faisait basculer l'assurantiel
dans l'assistanat, il fallait pouvoir survivre avec le chômage et non
faire valoir un droit social.
Puis, il y a eu l'article 80, le 'plan de contrôle de comportement de recherche active d'emploi'.
Ces
plans constants dans leur radinerie ont exclu par milliers les chômeurs
vers le CPAS, vers l'assistance publique. Ils ont également diminué le
salaire social en transférant sur l'impôt la charge de ce qui était
devenu de l'assistance.
'L'activation'
a surtout pour effet d'accentuer la pression sur l'emploi puisque les
pauvres, à force de perdre leurs revenus doivent chercher de l'emploi à
tout prix, même à prix bradé.
Maintenant, le
plan gouvernemental comprend l'exclusion des jeunes n'ayant jamais travaillé dans l'emploi, l'exclusion des chômeurs cohabitants et la dégressivité accrue des allocations de chômage.
Ces trois mesures constituent une diminution des salaires sociaux, des prestations sociales, des droits des producteurs, sans contrepartie. La hache de la guerre sociale de classe a été déterrée par les propriétaires. Logiquement les producteurs ne sont plus tenus par leurs engagements de paix sociale ... à moins qu'ils n'y trouvent encore leur compte - paris d'équilibriste fragile des possédants.