Discount, Low-Cost

France 2 a diffusé un reportage sur les conditions de travail et sur les salaires dans le secteur dit du discount, de la distribution à bas-coût et à bas prix.

Résumé

Les employés de Ryanair sont payés uniquement pendant le vol, la préparation du vol et le déchargement ne sont pas indemnisés. Les salaires ne comprennent pas de cotisation, ils n'ouvrent aucun droit aux salaires socialisés pour maladie, pension ou chômage. Les gestes sont chronométrés pour rendre le travail des hôtesses et des pilotes plus efficace. Une partie du personnel est employée comme faux indépendants, ce qui permet de casser toute éventuelle grève.

Le principe de l'avion discount: prix cassés, pratiques employistes esclavagistes, salaires en berne, casse du mouvement syndical et profits record. Comme les passagers sont eux-mêmes en mal de salaire, ils choisissent les compagnies low-cost.

La grande distribution discount procède de même: salaires faméliques, horaires d'heures supplémentaires à rallonge, optimisation des moindres mouvements et casse des liens interpersonnels et des syndicats dans l'entreprise. Le harcèlement et le sadisme se retrouvent à tous les étages du management. Les profits ont construit les plus importantes fortunes d'Allemagne chez les propriétaires de Aldi et Lidl.

Le constructeur français Renaud a procédé de la même façon en délocalisant sa production en Roumanie (puis au Maroc, au Brésil ...). Là encore, il s'agit de réduire les salaires à rien, d'augmenter les cadences et l'efficacité du travail tout en baissant les coûts. La voiture neuve revient au même prix qu'une voiture d'occasion - ce qui produit un effet désastreux sur l'environnement, on s'en doute.

Les fournisseurs du discount sont les agro-industriels. Ils sont de véritables catastrophes environnementales qui menacent les ressources naturelles communes et ne génèrent que peu de salaire pour, là encore, des profits faramineux.

Le discount est consubstantiel à la concurrence des producteurs et ne peut être surmonté que si les salaires et les conditions de travail sont extraits de tout marché, de toute concurrence. La concurrence entre producteurs pousse les salaires à la baisse et dégrade les conditions de travail dans un mouvement sans fin. Le faible gain sur les prix à la consommation ne remplace jamais la lourde perte salariale pour les producteurs.