Prise d'otage

Une prise d'otage vise à
- retenir des personnes contre leur volonté
- pour obtenir des revendications (argent, objectifs politiques, libération de prisonniers, etc.)
- en faisant pression sur des tiers.
Pour les médias employistes, la grève est considérée comme une prise d'otage. Pour autant, lors d'une grève, personne n'est retenu contre son gré. Ce sont des producteurs dans un système capitaliste qui exercent leurs droits civils à cesser la production. Cette cessation de production est sanctionnée par une privation de salaire. Donc, des citoyens libres cessent de travailler et, de ce fait, renoncent à leur salaire.


Par contre, il y a effectivement un rapport de force dans la grève et des revendications qui s'exercent sur des tiers (le patron ou le gouvernement) qui ne sont éventuellement pas touchés (les gens directement touchés sont surtout les clients ou les usagers).

Une prise d'otage est un emprisonnement violent illégitime par une milice privée alors qu'une grève est l'exercice d'un droit légitime et légal par des producteurs. La différence entre la grève et la prise d'otage est du même ordre que celle qu'il y a entre le fait de retirer de l'argent au distributeur et le fait de cambrioler une banque.

La comparaison des médias n'est pas innocente. Elle permet aux employeurs, aux gouvernement de ne pas céder à des revendications légitimes. Elle permet de délégitimer une action parfaitement légale et légitime.

Comparaison pour comparaison, on peut par contre trouver une analogie plus pertinente à la prise d'otage. Si vous êtes contraints par la nécessité à obérer votre liberté pour obéir à un tiers, pour lui faire gagner de l'argent, par exemple ou du pouvoir, de l'influence, vous êtes bel et bien dans un cadre qui a tout à voir avec la prise d'otage.

Si la violence est celle l'aiguillon de la nécessité, le fait que les ressources utiles à votre survie sont accaparées par une minorité de propriétaires lucratifs, si l'emprisonnement dans lequel cette violence vous pousse est encadrée dans le temps (et éventuellement limité par le droit, par les acquis de l'emploi par rapport au salaire à la pièce qui lui préexistait) et si le tiers est un propriétaire lucratif qui décide de l'usage d'un outil de travail qu'il ne construit pas et n'entretient pas, vous êtes bien dans le cadre d'une situation qui a tout à voir avec la prise d'otage.

Vous êtes en emploi et, même si vous rendez votre captivité habitable, vous êtes pris en otage.