Extraits et commentaires
1. Les richesses en général, et spécialement les moyens de productions, sont ou des agents naturels ou les fruits du travail manuel et cérébral des générations antérieures, aussi bien que la génération actuelle; elles doivent par conséquent être considérées comme le patrimoine de l'humanité.Les richesses sont produites par les salariés d'aujourd'hui et d'autrefois - pas par les actionnaires ou les employeurs, pas par les entrepreneurs ou les investisseurs.
4. Les travailleurs ne peuvent attendre leur complet affranchissement que de la suppression des classes et d'une transformation radicale de la société actuelle. Cette transformation ne sera pas seulement favorable au prolétariat, mais à l'humanité tout entière , néanmoins, comme elle est contraire aux intérêts immédiats de la classe possédante, l'émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes.Cette formulation serait aujourd'hui considérée comme terroriste par les élus P.S. (en dehors des campagnes électorales, éventuellement). Elle condamne par avance tout capitalisme moral, vert, responsable; elle condamne toute solidarité ou toute charité: ce sont les producteurs eux-mêmes qui doivent récupérer leur richesse. Dont acte.
5. Ils devront avoir pour but, dans l'ordre économique, d'assurer l'usage libre et gratuit de tous les moyens de production. Ce résultat ne pourra être atteint, dans une société où le travail collectif se substitue de plus en plus au travail individuel, que par l'appropriation collective des agents naturels et des instruments de travail.
Il s'agit ni plus ni moins de socialiser les instruments de travail. Les instruments de travail, ce sont
- les salaires
- les investissements
- la propriété des moyens de production
- la production (nature, organisation et gestion de ce qui est produit)
- les profits.
Voilà une intéressante base du point de vue anti-employiste, largement dévoyée par la suite par ce parti, au nom du 'réalisme' (c'est-à-dire de l'extrémisme libéral) et, bien sûr, au nom de l'emploi. Pour ceux qui se disent toujours "socialistes", aujourd'hui, il ne faut plus libérer l'usine du patron, il faut y envoyer le chômeur.
Nous sommes de ceux qui pensent que ce qui a fait naître la charte de Quaregnon est toujours d'actualité.