À cette époque, les infrastructures de transport étaient notoirement insuffisantes pour amener les ouvriers à l'usine. Les jeunes fabriques de la révolution industrielle ont alors eu recours à des ouvriers à domicile (domestic system) ou à la délocalisation de la production dans de petites structures locales. Les paysans occupaient leur oisiveté forcée de l'hiver par ces petits travaux qui leur apportaient un complément de revenu.
Avec l'invention de machine de plus grande importance, de coût et de productivité plus élevés, il devint impossible de conserver ce système de production.
L'accumulation du capital sous forme de capital fixe - de machines, d'usines et d'infrastructures - ne permit bientôt plus la production à la maison ou dans de petites structures extérieures locales. Comme la concurrence favorisait les modes de production les plus rapides, les plus économes en terme de travail vivant, le "domestic system" devait disparaître.
Cependant, les auto-entrepreneurs chers à Nicolas Sarkozy reprennent cette tradition quand ils sont sous-traitants d'une activité industrielle plus importante. Ils doivent alors comprimer leurs salaires pour supporter la concurrence de structures plus importantes. Aujourd'hui, le salaire moyen des auto-entrepreneur tourne autour de 450€ en France, un pays où il faut le triple pour vivre convenablement.
Au Japon, la décentralisation de la production s'est opérée par le système des intermédiaires, des grossistes entre des producteurs locaux et des clients, les ton'ya (問屋). Ce système est attesté dès le 12e siècle et a perduré jusqu'au 19e siècle, notamment pendant l'ère Edo (1603-1863) où il s'est développé.