Cette théorie cynique a le mérite de
- reconnaître la valeur produite par les chômeurs (puisqu'ils évitent l'inflation, c'est-à-dire la diminution de la valeur à prix constant)
- reconnaître le caractère macro-économique du chômage, ce qui dédouane les intéressés de toute responsabilité en la matière
- reconnaître que les chômeurs participent à l'économie hors emploi
- reconnaître que les salaires sont dépensés et que le chômage est un salaire.
Par contre, l'existence même du NAIRU atteste la gestion cynique de population au nom de principes économiques sulfureux, elle atteste l'absence de toute empathie de principes politiques. Ce NAIRU est une guerre de classes, une guerre des propriétaires des outils de production contre les producteurs.
Pour faire baisser le NAIRU, pour éviter tout risque d'inflation, les mondes politique et économique poussent à
- harceler les chômeurs pour qu'ils fassent pression à la baisse sur les salaires
- augmenter la durée de travail sous emploi, repousser l'âge de la retraite pour faire pression à la baisse sur les salaires
- augmenter la semaine de travail, la durée légale de travail, augmenter la flexibilité
- diminuer ou 'modérer' les salaires poches
- diminuer ou 'modérer' les cotisations sociales
Ces mesures sont censées modérer l'inflation, elles sont censées préserver le pouvoir d'achat des épargnants, des riches. En aucun cas, elles ne promeuvent l'emploi - contrairement à la façon dont elles nous sont présentées - ou ne font diminuer le chômage.
