Nom habituellement utilisé dans les médias pour désigner un changement de fonctionnement, de législation sociale ou de loi qui va dans un sens réactionnaire. La réforme utilise et impose sa vision du monde et sa langue en occupant l'espace public. La réforme signifie notamment:
- une diminution des salaires sociaux par l'allongement de durée de cotisation des salariés et par leur individualisation, par la baisse des prestations retraite, santé ou chômage
- un maintien des marges bénéficiaires, des dividendes par la réduction des salaires
- la dégradation des conditions de travail, l'augmentation de quantité d'emploi (diminution des congés payés, des dimanches, etc.)
- la transformation de la qualification individuelle en qualification du poste (cela précarise l'employé et met le pouvoir de déterminer l'existence sociale des employés entre les mains des propriétaires)
- la transformation de la qualification du poste en rémunération de la force de travail, les risques conjoncturels sont alors intégralement supportés par l'employé
- l'extension de la sphère de l'emploi à des secteurs économiques qui en étaient préservés - fonction publique, travailleurs mineurs ...
- de la diminution de la part de la valeur ajoutée dévolue aux salaires (individuels ou sociaux), de la dégradation du management
Ces mesures réactionnaires induisent immanquablement une externalisation des coûts de production de la sphère privée sur le contribuable. Les coûts de production de l'économie lucrative sont assumés par l'impôt essentiellement acquitté par les producteurs.
Les réformateurs invoquent invariablement la 'raison' (alors que la réforme déprime l'économie, qu'elle est cruelle, sectaire et inefficace), le 'TINA' (There is no alternative, pas le choix, alors que les choix politiques possibles sont innombrables - et pas nécessairement appétissants, d'ailleurs), la concurrence ou l'Europe.
Les Économistes atterrés ont mis en ligne un petit récapitulatif sur les réformes de ces dernières décennies ici.
On notera particulièrement les tableaux que A Eydoux et A Fretel mettent en annexe et dont je reproduis l'image ici.
